L’espace paysager : un indice qualitatif en immobilier ?
Considéré comme une simple finition ou une véritable plus-value, entourant une maison particulière ou prenant place au sein d’une copropriété, énergivore ou optimisé, comme tout projet d’aménagement, le paysager induit une série de questionnements et d’enjeux. Pascal Le Normand, paysagiste, met en lumière certains d’entre eux.
Mélanie Wilms
Comment juger de l’importance accordée aux espaces paysagers dans un projet immobilier ?
Si le bâti peut révéler au premier coup d’œil d’un certain standing, le soin apporté aux espaces verts peut également le mettre en lumière. Trop souvent bâclé et se réduisant comme une peau de chagrin, les extérieurs sont pourtant la première et derrière impression que l’on garde d’une maison ou d’une résidence. La qualité des extérieurs peut de surcroit être une plus-value pour le bien. Il est notamment possible de l’évaluer au niveau du soin apporté à la conception de l’espace, en termes d’équipement, révélateur d’une volonté de pérennisation (arrosage automatique, goutte à goutte…) ou encore d’adéquation stylistique entre le bâti et le paysager.
Comment choisir un espace conforme à son cadre de vie ?
Premièrement, il est fondamental de savoir se situer par rapport à son environnement. On ne peut pas concevoir le même jardin au nord du pays que sur la côte Atlantique ou à Marrakech. L’approche bioclimatique est essentielle afin que l’espace vert soit pérenne mais également peu énergivore. Véritablement au centre des préoccupations, la consommation d’eau lors de la conception d’un jardin, devra être étudiée avec soin. Notons que les changements environnementaux de ces dernières années ont engendrés une certaine réadaptation des projets paysagers. Ainsi outre l’évolution du style de vie et du goût (tendances, voyages…), il est de plus en plus imposé au paysagiste de concevoir des projets alliant esthétisme et optimisation énergétique. En débutant par le choix de végétaux adaptés à leur localité, le paysagiste aura le soin de structurer davantage les espaces afin d’éviter le mélange d’espèces susceptibles d’avoir des besoins différents. Plus encore, l’évolution du style de vie fait que le jardin devient un espace à vivre à part entière requérant de ce fait une démarche plus complexe. Véritable architecture paysagère, elle dote l’espace vert de zones de repos à l’orientation étudiée, d’un mobilier ad hoc, d’un éclairage assurant d’en profiter un maximum.
A quoi doit-on être attentif au moment d’une conception paysagère ?
En plus du cout immédiat de la conception et de la mise en œuvre, il est important de prendre en considération le cout d’entretien de l’espace vert sur le long terme. Pouvant s’avérer non négligeable, il est toutefois possible de le modérer. Ainsi, si l’optimisation énergique tant en eau (arrosage automatique, goutte à goutte) qu’en électricité (solution économique LED) peut représenter un cout de départ substantiel, elle répond à une vision longtermiste d’économie. Quant au cout de la main d’œuvre, il peut également être revu à la baisse par le choix d’une conception demandant moins d’entretien. A l’instar du jardin minéral visant à l’intégration d’éléments tels des graviers, des galets, des roches, la mise en place d’un paillage en copeaux de bois recyclés ou d’un jardin d’aridité participe ainsi à réduire l’intervention régulière d’un jardinier. Soulignons que ce type de technique permet en outre de réduire l’évapotranspiration et par conséquent d’être moins énergivore.
Un jardin beau, bon et fonctionnel!