Pourquoi ne pas imaginer votre jardin sous forme d’interrogations afin de déterminer et d’évaluer vos attentes.
Voici les principes essentiels :
INTRODUCTION :
L’amour, la passion de la nature et celle du jardin ne s’improvisent pas
C’est en parcourant des paysages littoraux que vous découvrirez et comprendrez mieux la recherche de l’harmonie.
Il n’y a pas de scrupules à avoir que d’imiter ou de modeler votre jardin en vous inspirant des formes naturelles, mais au contraire, la symbiose n’en sera que plus légitime et réussie.
D’autre part, il apparait essentiel de réaliser une sélection de végétaux auprès des pépiniéristes locaux simplement parce que l’acclimatation qui sera faite sur leurs terrains révèlera les capacités d’adaptation. Il faut aussi privilégier les végétaux dits « endémiques » et « indigènes », simplement parce que ceux-ci sont parfaitement intégrés au paysage, tant d’un point de vue esthétique que biologique. Enfin, regarder les jardins voisins pour voir ce qui y pousse est d’un parfait intérêt pour éviter toute erreur.
Ce que l’on aime aussi redécouvrir dans un jardin de bord de mer, ce sont les fruits, tout simplement parce que le littoral rappelle souvent le délice de vacances ensoleillées, sucrées et colorées.
Attention, enfin, de ne pas oublier que réaliser un jardin est souvent l’affaire d’un professionnel, ce qui ne vous empêche pas de participer tout au long de sa réalisation.
POUR LES PURISTES
L’idéal serait de se limiter aux espèces résistantes à la sécheresse et au vent telles que l’arbousier ou la myrthe qui poussent partout, même dans une crevasse rocailleuse. On peut aussi les encourager ces genres dans un contexte ornemental grâce à un apport de « mulch » ou de « paillis », qui a l’avantage de protéger le sol du vent (dessèchement, dépôt de sel) et d’en préserver l’humidité. De cette manière, on favorise un développement optimal de ces genres.
COMMENT MAITRISER LE VENT EN BORD DE MER
L’anémomorphose, les feuilles brûlées, le sol desséché, les dépôts d’embruns salés etc. Pour protéger un jardin de la force du vent et de son impact indirect, il existe plusieurs possibilités qui tempèrent son action. Créer des brise-vent successifs en est une et ce, notamment par la plantation de plusieurs lignes végétales filtrantes qui l’atténueront au fur et à mesure.
Si vous êtes au bord de la plage, planter des herbacées, puis en deuxième ligne des arbustes tapissants et enfin des arbustes hauts. Cette évolution de strate est logique dans le sens d’une progression de la mer vers la terre. En effet, des végétaux bas résisteront mieux aux aléas du bord mer grâce à leur anatomie, pour s’en rendre compte facilement, il suffit de regarder autour de nous.
Citons par ordre les espèces adéquates :
Couvrantes et herbacées : cistus, senecio maritima, eclyorisum, verbascum
Buissonnantes : pistacia lentiscus et atlantica, pittosporum tobira, nerum oelander, agave, aloes, retama monosperma
Palmiers : chamaerops humilis, phoenix canariensis
ATTENTION aux plantes envahissantes car elles peuvent devenir des « pestes » dans votre jardin.
Très souvent elles colonisent le jardin par les graines qui sont disséminées par le vent (type graminées). Alors faites le bon choix au départ !
AUTRES PLANTES utilisées et résistantes :
L’arundo donax, graminée géante, ressemblant à un bambou, protège du vent et du soleil
De plus, ses cannes, même sèches, (pour fabriquer des canisses) servent de protection et de tuteurs en réemploi.
L’oyat (Ammophila arenaria), graminées basse qui stabilise les sols très sableux et montre une résistance à toute épreuve en bord de mer.
L’ephedra distachya ou prêle rampante, est très utile en couvre sol et ses baies rouges apporteront un élément esthétique ; elles peuvent être utilisées pour les problèmes respiratoires.
L’atriplex halimus ou pourpier de mer, le limonium speciosa (statice) et l’aster tripolium (aster maritime), les trois apporteront des fleurs ornementales et un feuillage agréable.
ARBRES ET RESINEUX :
Pinus halepensis, pinus pinea, pinus pinaster, cupressus sempervirens, tamarix aphylla, myoporum lactum
LE CHOIX REFLECHI
Dans une gamme limitée de végétaux, il est possible de réaliser des merveilles.
Par exemple : à l’ombre d’un pin, il est possible de planter des lantanas, des lauriers roses, lentisque, lavande, romarin, en tâches et en unités.
La riche palette des verts et des gris conviendra mieux qu’un déploiement de couleurs trop vives. De plus, nous notons que de nombreux genres de bord de mer ont le feuillage naturellement gris et coriace pour des raisons biologiques d’adaptation.
De manière générale, les jardins dans ce type d’endroit sont sobres en couleurs mais offrent plutôt des panachages grâce à leurs fleurs discrètes et des feuillages singuliers.
LES ELEMENTS ET MATERIAUX DU JARDIN DE BORD DE MER
Pour faire vivre l’espace, associer les végétaux aux matériaux, à la pierre, au bois.
La pergola, autant qu’un arbre, apportera de l’ombre, pouvant être recouverte d’une liane ou plante grimpante parfumée par exemple.
Le gravillon à certains endroits aura un aspect décoratif, limitant les mauvaises herbes et contrastant avec les parterres de plantes.
Un petit point d’eau, symbolique et en circuit fermé, rafraîchira l’atmosphère et rappelant l’Océan tout proche.
Les pots, en terre cuite ou émaillés par exemple, apporteront élégance, ordre et mettront en valeur certaines plantes d’exception cultivées hors sol. C’est aussi une manière d’apporter une touche de couleur plus vive.
Le dallage décoratif peut être composé de pierre naturelle, d’une mosaïque de galets ou simplement de gravier « grain de riz » compacté et stabilisé. L’avantage de cette dernière hypothèse est sa faculté à laisser pénétrer l’eau dans le sol régulièrement et d’éviter tout ruissellement ponctuel d’eau trop salée en cas de pluie.
La pelouse en bord de mer : pour éviter des frais de maintenance dont l’eau douce d’arrosage, préférez les herbes côtières type pennissetum clandestinum ou gazania rigens, supportant mieux la sécheresse et les vents chargés de sel. Beaucoup plus rustiques, ces deux genres s’adaptent mieux qu’une semence ornementale.
ET POURQUOI PAS UN JARDIN COTIER DE TYPE MEDITERRANEEN ?
Dans un site plutôt sec et chargé de sel, avec un soleil brûlant, pourquoi, ne pas réaliser un jardin minimaliste, composé uniquement de plantes indigènes, jouant sur les contrastes de feuillages et de couleurs, de textures ? Quelques roches calcaires ou sculptures en bois flotté renforceront le thème côtier. On peut aussi utiliser le sable mélangé à des brisures de coquillages pour la décoration et les passages.
Les algues, elles, serviront de « paillis » et d’engrais naturels. On peut aussi ajouter des écorces de pin qui se décomposeront lentement.
L’ombre dans le jardin est aussi précieuse que l’eau.
On la retrouve grâce aux frondaisons des arbres et des structures type pergola et kiosque à couvrir de plantes grimpantes.
Il faut éviter le fer en bordure de mer qui rouillera mais préférer le bois qui avec les années, se patine dans des tons clairs.
La pierre : matériaux noble que l’on trouve en général sur site ou aux abords du terrain, permet de construire des murs de pierre sèche, cimentés ou non, en fonction de l’utilisation et de la hauteur souhaitée.
Les pierres de grande taille peuvent servir à réaliser un banc, des marches de jardin, ou encore à aménager un coin de rocaille accompagné de plantes grasses.
Pour cela, il faut obligatoirement créer un concept de rocaille naturelle, sans mélanger les textures ni les couleurs de pierre, en positionnant les pierres le plus naturellement possible et en implantant des végétaux sélectionnés
LE « PAILLIS » OU « MULCH »
Tous ces éléments naturels favorisent l’économie d’eau, limite le désherbage et favorise la croissance des plantes, ce qui est fort apprécié en bord de mer avec des conditions aussi rudes.
Ces solutions écologiques ont aussi d’autres avantages non négligeables à savoir :
En général, il se compose d’herbes sèches, de petits rameaux fragmentés et de feuilles déchiquetées, à raison d’un tiers chacun. On trouve aussi dans le commerce des sacs prêts à l’emploi de pouzzolane, d’écorce de pin etc.
CONCLUSION
Pour réussir son jardin côtier, il ne faudra rien négliger. Le climat, le vent, l’ensoleillement, les saisons, la végétation, l’environnement, autant de points forts pour construire son jardin de rêve.
Ne pas oublier de faire un bilan précis des contraintes de maintenance, car l’entretien dépend du type d’aménagement paysager.
Il faudra concevoir un jardin raisonné et nécessitant peu d’arrosage, avec une bonne gestion de l’eau et en préférant de ce fait le goutte-à-goutte.
Ombre et fraîcheur seront appréciées pendant les fortes chaleurs de juin à septembre mais à l’inverse, il ne faut pas priver l’espace de lumière durant l’hiver.
Toute la subtilité de ces jeux consiste en une sélection de plantes persistantes et caduques en fonction des saisons ainsi qu’à leurs emplacements réfléchis.
Les végétaux et leur époque de floraison
Exemple de choix de calendrier annuel : arbres, arbustes, vivaces
Janvier : buddleia asiatica, datura sanguinea, acacia dealbata, aloe arborescens, iris germanica, prunus dulcis, narcissus sp
Février : buddleja madagascariensis, clivia miniata, jasminum polyanthum et primulinum, pittosporum undulata, strelitiza reginea et nicolai
Mars : acacia cyanophylla, hebe formosa, antirrhinum majus, iris tingitana, cistus ladanifer, jasminum polyanthum, delphinium consolida, petunia hybrida, fuschia arborescens, wisteria sinensis
Avril : althaea, bauhinia variegata, callistemon citrinus, cistus ladanifer, cytisus battandieri, erythrina caffra, lonicera japonica, nerium oelander, pandorea jasminoïdes, tamarix gallica
Mai : agapanthus umbellatus, datura insignis, duranta repens, grevillea robusta, hibiscus rosa, jacaranda mimosifolia, lantana camara, pelargonium macranthum, plumeria acutifolia
Juin : alpinia speciosa, bougainvillea spectabilis, cestrum parqui, delonix regia, dimorphoteca ecklonis, felicia amelloïdes, lonicera japonica, parkinsonia aculeata, plumbago capensis, tecoma stans
Juillet : achillea filipendulina, bougainvillea glabra, cassia corymbosa, datura arborea, euphorbia splendeus, lavandula spica, malvaviscus arborens, podranea ricasoliana, tecoma stans, yucca elephantipes
Août : buddleia davidii, albizzia julibrissin, gazania hibride, gynerium argenteum, lagestroemai indica, plumbago capensis, tecomaria capensis, thevetia peruviana
Septembre : amaryllis belladonna, hibiscus mutabilis, lantana camara, jasminum officinalis, plumbago capensis, petunia hydride elephantipes
Octobre : cestrum purpureum, albizzia odoratissima, cobaea scandes, podranea ricasoliana, zizyphus jujuba, rosa
Novembre : abutilon hybridum, aloes arborescens, chrysanthemum frutescens, jasminum mesnyi, solandra maxima
Décembre : abutilon striatum, montanoa bipinnatifida, schimus terebinthifolius, strelitzia reginea
Toutes ces espèces peuvent, plus ou moins, s’adapter au jardin côtier mais il est très complexe de définir avec exactitude telle ou telle plante car : les vents, la terre, la roche, la proximité ou non de la mer, sont des facteurs déterminants à l’adaptation des végétaux
Donc : comme énoncé précédemment, soyez curieux et analysez l’environnement proche de votre projet
CITONS aussi quelques plantes médicinales et aromatiques intéressantes à implanter pour les jardins côtiers :
Absinthe, grenadier, lavande, menthe pouliot
Anis vert, myrthe, ricin, romarin, saponaire
Fenouil, scille maritime, thym, verveine
Figuier de barbarie, sauge
Gingembre